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Interview du 06/03/2014

Article paru sur DROIT-INC :

http://www.droit-inc.fr/article11572-De-chomeuse-a-telesecretaire

 

« Une jeune femme au chômage a décidé de se relever les manches pour devenir télésecrétaire. Aujourd’hui, beaucoup d’avocats font appel à ses services !

 

Mildred Girodet, est une jeune télésecrétaire de 31 ans. Elle propose des services de secrétariat à distance et de permanence téléphonique depuis une petite ville de l’Isère, située à une cinquantaine de kilomètres de Lyon. Avocats, artisans, médecins, quel que soit leur lieu d’implantation en France, font appel aux services de sa société.

Quel est votre parcours professionnel ?

Mildred Girodet : J’ai un DUT Carrières Juridiques. Passionnée de droit, mon objectif était de préparer une Licence de droit par correspondance et travailler en parallèle. Une opportunité de rejoindre la Caisse d’Allocations Familiales s’est présentée à moi et j’y suis restée cinq ans. Mais, la mentalité du service public, les tâches répétitives, recevoir un public au moral au plus bas était déprimant et ne me correspondait pas. Je voulais retrouver le milieu juridique. J’ai donc pris la décision de quitter cet emploi.

Qu’avez-vous fait ensuite ?

Mildred Girodet : Je me suis demandé ce que j’allais faire. Nous étions en 2008, au début de la crise. Je suis tombée sur un reportage télévisé sur le télésecrétariat. J’étais au chômage, j’ai donc décidé de me lancer à mon compte. Début 2009, à 26 ans, j’ai commencé à effectuer toutes les démarches pour lancer mon entreprise que j’ai créé en septembre 2009 grâce au statut d’auto-entrepreneur.

Comment avez-vous procédé ?

Mildred Girodet : J’ai tout fait moi-même, mon site internet, mes cartes de visite pour limiter les coûts. J’ai décroché mes premiers contrats par mailing, je répondais à des offres de missions postées sur des sites gratuits. C’est par ce biais que j’ai décroché un contrat en homeshoring. J’ai également dû prendre un emploi salarié, le temps de développer mon entreprise. J’étais salariée le jour, j’œuvrais activement au développement de mon activité le soir et le week end, je travaillais en homeshoring. Puis, les contrats sont arrivés petit à petit. Progressivement, j’ai investi dans mon entreprise, notamment dans un standard téléphonique à ligne multiples, peu onéreux avec un opérateur à moindre coût. Je ne voulais rien perdre mais tout gagner.

Quels services proposez-vous aux avocats ?

Mildred Girodet : La retranscription d’actes juridiques, la gestion d’agenda, la prise des appels téléphoniques avec messagerie personnalisée, le transfert des messages vers une boîte email, téléphone portable ou par SMS.

Les avocats ont-ils des exigences ?

Mildred Girodet : Les avocats ne souhaitent pas être dérangés par le téléphone quand ils sont en audience, en vacances, en rendez-vous ou en déplacements professionnels. Certains veulent que les messages leurs soient transférés en temps et en heure, d’autres préfèrent aussi travailler avec une secrétaire sur site. La clientèle d’avocats à distance est une clientèle difficile à décrocher mais mon DUT et mon professionnalisme m’ont aidé à trouver mes clients, à les rassurer puis les fidéliser.

Quand font-ils appels à vous ?

Mildred Girodet : Pour remplacer une secrétaire en congés ou si elle est surchargée. Il leur suffit de composer un numéro sur leur clavier téléphonique et leurs appels basculent vers mon standard. De même, quand ils ne souhaitent pas être dérangés durant leurs rendez-vous. J’ai aussi eu comme clients de jeunes avocats, fraîchement installés, aux finances limitées et dont le bureau était trop petit pour installer un secrétariat et qui souhaitaient néanmoins dégager une image professionnelle en disposant d’un service téléphonique.

Connaissent-ils le télésecrétariat ?

Les jeunes professionnels juridiques jusqu’à 45 ans sont plus ouverts aux nouvelles technologies, ils savent ce que c’est. Les plus âgés s’interrogent sur le fonctionnement, ont des méthodes de travail plus traditionnelles. C’est plus compliqué de leur faire entendre que l’on peut travailler à distance.

Quel regard portez-vous sur la profession de télésecrétaire ?

C’est l’avenir des entreprises. Cette profession est appelée à s’externaliser car cela coûte moins cher. On peut faire appel à nos services quand on veut, ce qui permet de faire des économies, de gérer sereinement son budget et surtout de ne pas être lié à un salarié par un contrat de travail. Etre télésecrétaire nécessite une grande conscience professionnelle. A la différence d’une salariée, on doit s’impliquer doublement, car notre objectif permanent est de garder le client en lui apportant entière satisfaction. Cela veut dire parfois ne pas compter ses heures ou mettre les bouchées doubles pour terminer un travail commandé.

Sur l’auteure
Françoise G’BAMY est assistante indépendante à Paris. Tous les mois elle vous propose une rencontre avec une assistante juridique… »

 

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